Informations complémentaires
Poids | 2 kg |
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500.00 €
PHOTOGRAPHIES
Antoine d’Agata
TEXTE
Yannick HAENEL
Au Mexique, depuis une trentaine d’années, les femmes d’abord subissent la violence systémique qui détruit les structures, les corps et les rapports. Elles portent le poids immense d’une fatalité qui n’en est pas une et dont le premier responsable est le système économique global.
Depuis quarante ans, – bien avant de devenir photographe -, je vis, à travers mon expérience propre, au Mexique comme ailleurs, dans cette exigence d’un commun possible, au sein de la communauté de ceux qui n’ont pas de communauté», comme la nomme George Bataille, d’une «communauté des amants» au sens large, amoureuse et défoncée, invisible et infiniment fragmentée, de ceux qui n’ont rien que leur corps pour survivre, sentir et exister.
Ce sont ces hommes et ces femmes qui m’ont communiqué leurs passions négatives, secrètes, interdites, et autorisé à vivre en rapport avec l’autre, dans une communion sexuelle et narcotique qui se revendique à l’encontre de la loi, m’autorisant ainsi à générer une position propre.
J’ai vécu toutes ces années en marge, refusant le confort physique et moral qui sont le lot commun de la bien-pensance. J’ai partagé l’existence des femmes que j’ai photographiées parce que leur existence sordide touchait au sublime, parce qu’elle portaient en elles, comme une charge mortelle, la douleur du monde.
Elles m’ont fasciné d’abord, je les ai désiré ensuite, pour les aimer enfin, apprenant à vivre à leur côté. La résistance à la violence qui leur est faite passe par le partage de l’expérience. J’ai payé le prix de ce choix de vie dans ma chair propre.
Antoine d’Agata
PRAXIS | Antoine d’Agata, México 1986 – 2021
hardcover
800 exemplaires
24 x 32 cm
120 pages
Poids | 2 kg |
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