Informations complémentaires
Poids | 2 kg |
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400.00 €
On peut considérer tout l’art extrême d’Antoine d’Agata comme une immense déclinaison de cet aperçu qui, pour Hölderlin, définit le tragique moderne, c’est-à-dire, selon Rainer Schürmann, le pathétique.
Prisons, exécutions sommaires, lupanars, immeubles exsangues, mystique laïque, comme chez Artaud ou Bacon, de la convulsion (du salut par la sensation, fût-ce celle de l’agonie) : chaque photographie d’Agata sténographie une mise en boîte, une « errance sous l’impensable », dit encore Hölderlin, une administration de la mort infinie, fût-elle la plus exécutive possible. La mort moderne est une case, impersonnelle, interchangeable : « la mort la plus froide, la plus triviale, qui n’a pas plus d’importance qu’une gorgée d’eau ou l’étêtage d’un chou », dira l’ami de jeunesse de Hölderlin, Hegel.
Comme Artaud, d’Agata recherche « l’os des musiques de l’âme telle que gisant dans la pandore boîte, os soufflant hors de leur boîte et dont l’emboîtage des terres boîtes (…) appelle l’âme toujours clouée dans les trous des deux pieds ».
Le râle de la mort anonyme, que ce soit celle d’un milicien troué d’une balle dans la tête, d’un prisonnier mexicain, ou d’une prostituée cambodgienne hurlant sa détresse dans l’orgasme, voilà ce que les photos d’Agata donnent à voir. Les boîtes partout dans le monde gémissent. Les objets sont animés d’une vie qui est la mort des êtres. C’est cette vie paradoxale que l’art extrême d’Agata se sera de toujours donné mission d’explorer.
Mehdi Belhaj Kacem
S.T.A.S.I.S / Antoine d’Agata
french and english
430 pages
750 copies
limited edition book + print: 400 euros (10 prints available)
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Poids | 2 kg |
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